Feeds:
Articles
Commentaires

Archive for the ‘Entretiens réalisés’ Category

Entretien avec Philippe Page Le Mérour

Cet entretien avec Philippe Page Le Mérour a été réalisé le 26 octobre 2020. Philippe Page Le Mérour est secrétaire du Comité Social et Economique Central (CSEC) d’EDF SA.

Entretien réalisé et restitué par Michel Vakaloulis, relu et amendé par Philippe Page Le Mérour

La crise sanitaire qui entraine dans son sillage une crise économique de grande ampleur met en exergue la nécessité de réindustrialiser le pays. La reconquête de la souveraineté industrielle et sanitaire est un enjeu absolument stratégique. Dans ce contexte, quel est le rôle d’EDF en tant qu’acteur industriel majeur dans le secteur de l’énergie ?

Philippe Page Le Mérour

Philippe Page Le Mérour — EDF a deux cartes essentielles à jouer pour le pays qui demandent des décisions urgentes. La première est qu’elle puisse être l’acteur qui assure l’énergie indispensable de demain pour répondre aux besoins domestiques et industriels liés à l’évolution de la démographie et au progrès social, mais aussi, pour accompagner la relocalisation des activités productives. Il ne s’agit pas de sujets nouveaux, mais la crise de la Covid 19 rend visible et accentue le besoin impérieux de produire à nouveau sur le territoire national un certain nombre de produits manufacturés.

C’est d’ailleurs une question qui se pose avec acuité puisqu’on aborde un hiver où le réseau électrique sera tendu alors même qu’on se trouve au milieu d’une crise économique sans précédent. Le risque de pénurie d’électricité, voire de délestage est désormais annoncé par RTE. Le modèle productif fondé en 1946 pour répondre à la consommation énergétique du pays en adaptant la production à la demande en consommation n’est plus d’actualité, hélas ! Aujourd’hui, dans un renversement de situation, on tente péniblement d’adapter la consommation à la production.

(suite…)

Read Full Post »

Week-end Direct, du samedi 19 janvier 2019, présenté par Céline Pitelet, sur BFMTV. 

Invités : Michel Vakaloulis, sociologue, maître de conférences des universités en sciences politiques, Benjamin Cauchy, porte-parole des « gilets jaunes libres », Dominique Rizet, consultant police-justice de BFMTV, Jean-François Mbaye, député LaRem du Val-de-Marne, Jean-Christophe Gallien, président de JCGA, politologue et communicant.

 

 

Read Full Post »

Un entretien avec Ivan H. Ayala

Cet entretien avec Iván H. Ayala a été réalisé par Michel Vakaloulis le 22 décembre 2015 pour la Fondation Gabriel Péri. Iván H. Ayala, docteur en économie, est chercheur associé à l’ICEI (Instituto Complutense de Estudios Internacionales, Université Complutense Madrid) et membre du collectif d’économistes de Podemos EconoNuestra.

Iván Ayala, economista de Podemos

Iván Ayala, economista de Podemos

Quel est le contexte socio-économique dans lequel se sont déroulées les élections législatives du 20 décembre 2015 en Espagne ?

Iván H. Ayala — Disons d’emblée que l’amorce d’une reprise de la croissance est le seul élément positif ayant permis au Parti populaire (conservateurs) de ne pas tomber à son niveau d’étiage, voire de ne pas disparaître directement. Cette croissance est effective, mais il ne faudrait pas la surestimer. L’Espagne a sans doute bénéficié de l’apport de facteurs extérieurs favorables à la reprise économique. La politique d’assouplissement quantitatif de la Banque Centrale Européenne (BCE) et la baisse drastique du prix du baril du pétrole sont deux évolutions conjoncturelles allant dans ce sens. Les contraintes de politique monétaire qui pesaient sur le pays depuis le début de la crise sous forme de primes de risque se sont relativement desserrées. De même, la chute du prix du pétrole a permis de « booster » le taux de croissance en Espagne dont la dépendance énergétique des importations s’élève à 70 % de sa consommation.

(suite…)

Read Full Post »

Europe 1, David Abiker reçoit dans son émission C’est arrivé demain le politologue Michel Vakaloulis.

Ecouter l’émission

Giorgio de Chirico - Hector et Andromaque (1918)

Giorgio de Chirico – Hector et Andromaque (1918)

Read Full Post »

 

Un entretien avec Armando Steinko

Cet entretien avec Armando Steinko a été réalisé par Michel Vakaloulis le 13 décembre 2015 pour la Fondation Gabriel Péri. Armando Steinko est professeur de sociologie à l’Université Complutense de Madrid.

Armando Steinko

Armando Steinko

A l’approche des élections législatives du 20 décembre prochain, on observe dans les enquêtes d’opinion une réorientation des intentions de vote vers les conservateurs du Parti Populaire (PP) ainsi que vers le Parti de la Citoyenneté (Ciudadanos) qui progresse dans l’électorat du centre-droit alors que Podemos fait du yo-yo dans les sondages depuis un an. Qu’en est-il exactement ?

Armando Steinko — Il existe une mobilité des intentions de vote des électeurs espagnols mais pas forcément une volatilité des comportements électoraux. L’irruption de Podemos en janvier 2014 dans le sillage du mouvement des Indignés, puis l’émergence de son concurrent libéral Ciudadanos sont les deux phénomènes politiques majeurs en Espagne au cours des dernières années. Comment expliquer l’essor du phénomène Ciudadanos ? On peut avancer deux explications. La première est que les élites espagnoles ont tiré des leçons de l’expérience grecque en créant une alternative pour la régénérescence du pays dans le cadre du néolibéralisme. Concrètement, on a assisté au déploiement d’une activité médiatique, systématique et bien orchestrée, dont l’objectif consistait à contrer l’éclosion électorale de Podemos et à promouvoir le parti de Ciudadanos.

(suite…)

Read Full Post »

Assiste-t-on, mondialement, à « la fonte des gauches » ou au contraire à un renouveau sans précédent ? Ce matin le salut de la gauche se trouve-t-il dans les gauches dites radicales type Syriza et Podemos ? Ces partis tiennent-ils / peuvent-ils tenir promesse une fois au pouvoir?

Culturesmonde, une émission animée par Florian Delorme.

(Ré)écouter l’émission

Manifestación contra el Gobierno en la Puerta del Sol – Fernando Sanchez

Invité(s) :
Benoît Pellistrandi, historien, professeur en classe préparatoire à Hélène Boucher, président de l’Association des amis de la Casa de Velazquez
Michel Vakaloulis, philosophe et sociologue, maître de conférences en Sciences Politiques à l’Université Paris 8 de Saint Denis
Jorge Lago, responsable du mouvement Podemos, chargé de la culture et de la formation

Read Full Post »

Michel Vakaloulis, invité à l’émission « On ne va pas se mentir », animée par Audrey Pulvar sur i télé

Georges Mathieu – Capétiens partout (1954)

Voir l’émission

Read Full Post »

Un entretien avec Jean Auroux

Jean Auroux est ancien ministre du travail (1981-1982). Il est membre honoraire du Parlement et président d’honneur de la Fédération des maires des villes moyennes. L’entretien a été réalisé et restitué par Michel Vakaloulis dans le cadre d’une recherche sociologique.

Jean Auroux

Vous êtes l’initiateur d’un ensemble de quatre lois promulguées au cours de l’année 1982 par le gouvernement Pierre Mauroy et connues sous votre nom qui ont profondément transformé le droit du travail en France. Quelle est la philosophie des lois Auroux ?

Jean Auroux. Dans le sillage de l’élection de François Mitterrand en 1981, après 23 ans d’attente de la gauche pour accéder au pouvoir, l’idée qui nous animait tous était de démocratiser la société et notamment l’espace économique. La financiarisation de l’économie n’était pas encore prédominante, en revanche le capitalisme familial se retrouvait largement dans le CNPF de l’époque. Pour moi, la démocratie est le partage du savoir, de l’avoir et du pouvoir. Mais celui qui est le moins partagé de tous, c’est le pouvoir économique.

Compte tenu de la position des organisations syndicales défavorables à la « cogestion », il s’agissait d’avancer dans deux directions. D’une part, démocratiser la vie économique par le législatif qui impose des droits fondamentaux en rééquilibrant autant que possible les pouvoirs dans l’entreprise. D’où le renforcement des institutions représentatives (OS, CE, CHSCT), la création de droits nouveaux comme le droit d’expression, etc. D’autre part, faire vivre le Droit du Travail en développant une politique contractuelle active qui commence dans l’entreprise avec la NAO (Négociation annuelle obligatoire) et qui se poursuivrait au niveau des branches et de l’interprofessionnel.

(suite…)

Read Full Post »

Un entretien avec Hervé Sérieyx

Hervé Sérieyx, auteur de nombreux ouvrages sur le monde de l’entreprise et conférencier renommé, est Vice président national de France Bénévolat (association reconnue d’utilité publique) et Président d’honneur de l’Union des Groupements d’Employeurs de France. Il a été également Délégué Interministériel à l’Insertion des Jeunes et Professeur associé à l’Université Paris VIII.

Hervé Sérieyx

Quelles sont les principales évolutions qui caractérisent aujourd’hui la manière de gérer les entreprises ?

Hervé Sérieyx. Nous pouvons distinguer plusieurs traits marquants, même s’il s’agit de les spécifier en fonction de la taille des entreprises. Premièrement, le marché concurrentiel à traves le monde a triplé au cours des 25 derrières années, passant de 1,3 à 4 milliards de personnes. De nouveaux acteurs sont arrivés qui n’existaient pas auparavant. L’explosion démographique impacte le mouvement de la formation des prix. Par exemple, les Chinois deviennent les rois des nouvelles énergies parce qu’ils ont la possibilité de fabriquer des produits et de les vendre avec des effets d’échelle considérables qui font baisser les prix.

(suite…)

Read Full Post »

Συνέντευξη με τον Γιάννη Δραγασάκη, βουλευτή του ΣΥΡΙΖΑ και αντιπρόεδρο του Ελληνικού κοινοβουλίου.

Πηγή: Fondation Gabriel Péri

Η συνέντευξη με το Γιάννη Δραγασάκη λήφθηκε και αποδόθηκε από το Μιχάλη Βακαλούλη στην Αθήνα, στις 13 Ιουλίου 2013. Ο Μιχάλης Βακαλούλης είναι καθηγητής πολιτικής επιστήμης στο πανεπιστήμιο Paris 8 και επιστημονικός σύμβουλος πολλών κοινωνικών και πολιτικών οργανισμών. Παρακολούθησε τις εργασίες του Ιδρυτικού συνεδρίου του ΣΥΡΙΖΑ ως απεσταλμένος της Fondation Gabriel Péri στα πλαίσια μιας ευρωπαϊκής μελέτης για την εναλλακτική κυβερνησιμότητα της Αριστεράς.

— Το ιδρυτικό συνέδριο του ΣΥΡΙΖΑ είναι ένα συνέδριο ενοποίησης των συνιστωσών που τον αποτελούν σε ένα πλουραλιστικό και πολυτασικό κόμμα με ελευθερία έκφρασης αλλά και ικανότητα λήψης και υλοποίησης συλλογικών αποφάσεων. Τι αλλάζει επί της ουσίας και ποιοι είναι οι λόγοι αυτής της αλλαγής στα πλαίσια αυτού που αποκαλείτε «βίαιη ωρίμανση του ΣΥΡΙΖΑ» μεσούσης της κρίσης;

Γιάννης Δραγασάκης: Για να κατανοηθεί η σημασία του συνεδρίου, πρέπει να λάβουμε υπόψη ότι ο ΣΥΡΙΖΑ δεν ήταν ως τώρα ένα ενιαίο κόμμα. Αποτελούσε περισσότερο μια ομπρέλα που στέγαζε διάφορες αυτόνομες οργανώσεις οι οποίες λειτουργούσαν με τις εσωτερικές τους δομές, τα δικά τους καταστατικά και τη δική τους στρατηγική σε πολλά θέματα. Υπήρχε βέβαια από πριν η συνείδηση του ενιαίου, η συνείδηση της κοινής μοίρας. Μια από τις αφετηριακές ιδέες που μας οδήγησαν στη δημιουργία του ΣΥΡΙΖΑ ήταν η παραδοχή ότι έχουμε μια αριστερά που είναι άθροισμα υπολειμμάτων του παρελθόντος, χωρίς καμιά από αυτές τις πολιτικές κληρονομιές να έχει δικαιωθεί ιστορικά.

(suite…)

Read Full Post »

Un entretien avec Giannis Milios, économiste, responsable de la politique économique de SYRIZA (Grèce)

Cet entretien avec Giannis Milios a été réalisé par Michel Vakaloulis à Athènes le 11 juillet 2013. Giannis Milios est professeur d’Economie Politique à l’Ecole Polytechnique d’Athènes et responsable de la politique économique de SYRIZA. Michel Vakaloulis a assisté aux travaux du Congrès fondateur de SYRIZA (10-14 juillet 2013) en tant que collaborateur scientifique de la Fondation Gabriel Péri dans le cadre d’une étude comparative sur la gouvernabilité alternative de la gauche en Europe.

— L’Europe a fonctionné pendant longtemps comme un pôle d’attraction pour la démocratie, la paix entre les peuples et le développement économique. Elle se trouve pourtant confrontée aujourd’hui à une crise inédite et multilatérale qui accroît les inégalités entre les pays européens et conduit à l’affaissement de sociétés entières. En quels termes peut-on analyser la crise de l’Europe non seulement dans sa dimension économique, mais avant tout comme une crise structurelle d’orientation stratégique ?

Giannis Milios — Pour comprendre la coupure que vous évoquez ainsi que le changement de paradigme en cours en Europe qui ne concerne pas seulement l’économie, mais également, le cadre institutionnel et la démocratie, nous devons tenir compte de deux facteurs. D’une part, la stratégie de modernisation portée par les forces économiquement dominantes et les élites politiques en Europe, ce qui est convenu d’appeler le néolibéralisme, d’autre part, la grande crise économique qui a éclaté en 2008.

(suite…)

Read Full Post »

Συνέντευξη με το Γιάννη Μηλιό

Η συνέντευξη με το Γιάννη Μηλιό λήφθηκε και αποδόθηκε από το Μιχάλη Βακαλούλη στην Αθήνα, στις 11 Ιουλίου 2013. Ο Γιάννης Μηλιός είναι καθηγητής πολιτικής οικονομίας στο Εθνικό Μετσόβιο Πολυτεχνείο και υπεύθυνος Οικονομικής πολιτικής του ΣΥΡΙΖΑ.

Ο Μιχάλης Βακαλούλης είναι καθηγητής πολιτικής επιστήμης στο πανεπιστήμιο Paris 8 και επιστημονικός σύμβουλος πολλών κοινωνικών και πολιτικών οργανισμών. Παρακαλούθησε τις εργασίες του Ιδρυτικού συνεδρίου του ΣΥΡΙΖΑ ως απεσταλμένος της Fondation Gabriel Péri στα πλαίσια μιας ευρωπαικής μελέτης για την εναλλακτική κυβερνησιμότητα της Αριστεράς.

— Η Ευρώπη λειτούργησε εδώ και κάποιες δεκαετίες σαν ένας πόλος έλξης για τη δημοκρατία, την ειρήνη ανάμεσα στους λαούς και την οικονομική ανάπτυξη. Βρίσκεται όμως σήμερα αντιμέτωπη με μια πρωτόγνωρη και πολύπλευρη κρίση που αυξάνει τις ανισότητες ανάμεσα στις Ευρωπαικές χώρες και οδηγεί στην κατάρρευση ολόκληρων κοινωνιών. Με ποιους όρους θα μπορούσαμε να αναλύσουμε τη κρίση της Ευρώπης όχι απλά στην οικονομική της διάσταση αλλά κυρίως σαν δομική κρίση στρατηγικού προσανατολισμού ;

(suite…)

Read Full Post »

Un entretien avec Mattia Calise – Mouvement 5 Etoiles

L’entretien avec Mattia Calise a été réalisé à Milan le 21 juin 2011. Mattia Calise a 21 ans et il est étudiant en sciences politiques. Il est conseiller municipal à Milan, élu lors des élections municipales et régionales qui se tenaient les 29 et 30 mai 2011 sur les listes du MoVimento 5 Stelle.

— On peut commencer l’entretien par quelques informations sur votre engagement politique.

Mattia Calise — J’ai commencé à m’intéresser à la politique, aux discussions sur la finance et l’économie quand j’étais lycéen. Je découvre la politique non pas à travers l’activité militante traditionnelle ou les médias officiels mais grâce à Internet qui offre la possibilité d’une information alternative. J’arrive à l’activisme dans un contexte d’effacement des lignes de démarcation entre les partis traditionnels. En Italie, il n’y a plus de droite ou de gauche, il y a des lobbies de spéculation qui mènent des conflits d’intérêts. C’est pourquoi nous avons besoin de faire de la politique, de la vraie politique.

— Les idéologies et les valeurs défendues par la gauche ou par la droite sont-elles des déguisements de leurs intérêts économiques respectifs ?

Mattia Calise — Dans le passé, il existait un vrai différend entre la gauche et la droite. Maintenant, je ne le sens pas. La référence à des valeurs est largement hypocrite. De toute façon, il n’est pas facile de rencontrer un vrai parti de gauche en Italie parce qu’ils essaient tous de se situer au centre plutôt qu’à gauche. Leurs positions convergent largement sur les privatisations, les politiques sociales revues à la baisse, le financement des partis ou le maintien de certains privilèges des parlementaires.

(suite…)

Read Full Post »

Un entretien avec Pierre Laurent

Cet entretien avec Pierre Laurent a été réalisé le 27 novembre 2009. Pierre Laurent est secrétaire national du PCF et président du Parti de la Gauche Européenne (PGE).

— Qu’est-ce qui vous frappe dans l’évolution du paysage politique en France marqué par l’offensive tous azimuts du régime sarkozyste et l’avènement d’une grande crise économique et financière dont les effets se font douloureusement ressentir par le grand nombre des citoyens ?

Pierre Laurent — L’arrivée de Nicolas Sarkozy au pouvoir en 2007 et la séquence vécue depuis marque incontestablement une rupture politique. L’offensive néolibérale des forces de droite menée au niveau mondial dans la foulée de la chute du mur de Berlin a remporté beaucoup de victoires. Mais elle s’est heurtée en France, pour des raisons politiques diverses, à une grande résistance.

Il est significatif que deux ans avant l’élection présidentielle de 2007, le pays disait Non au référendum sur le Traité Constitutionnel Européen. Paradoxalement, c’est Nicolas Sarkozy qui gagne, l’homme le plus offensif qui portera la logique néolibérale à son terme. La défaite idéologique et politique de la gauche est évidente.

(suite…)

Read Full Post »

Un entretien avec Rena Dourou

L’entretien avec Rena Dourou a été réalisé par Michel Vakaloulis à Athènes le 20 décembre 2011. Rena Dourou est membre du secrétariat politique et responsable de la politique européenne de SYNASPISMOS.

— Qu’est-ce qui vous frappe le plus dans l’évolution de la situation socio-économique de la Grèce, qui se trouve aujourd’hui au bord de la faillite ?

Rena Dourou — D’abord, il n’y a pas de bonnes surprises, la vie quotidienne ne cesse de se détériorer. A tel point que rien n’est plus surprenant, comme si le pays vivait sans relâche la chronique d’une mort annoncée. Parmi les mauvaises surprises, on peut retenir la fameuse phrase de Théodoros Pangalos [actuel vice-Premier ministre du gouvernement Papadémos et numéro deux du PASOK], « Nous l’avons mangé ensemble » [l’argent de la dette]. Cette phrase condense, à elle seule, un état d’esprit diffus qui pèse lourdement sur les représentations des citoyens face à la crise.

Beaucoup de mes compatriotes considèrent que Théodoros Pangalos est un personnage politique insolite, fantasque, grossier, qui lance régulièrement des phrases provocatrices. Pourtant, il n’a pas simplement prononcé une énième phrase cynique.

(suite…)

Read Full Post »

Alexis Tsipras

Un entretien avec Alexis Tsipras

L’entretien avec Alexis Tsipras a été réalisé par Michel Vakaloulis à Athènes le 14 mars 2011. Alexis Tsipras est député de la première circonscription d’Athènes et président du groupe parlementaire de la Coalition de la Gauche Radicale (ΣΥΡΙΖΑ) et de la Coalition de la Gauche, des Mouvements et de l’Ecologie (ΣΥΝΑΣΠΙΣΜΟΣ).

— La première question centrale concerne la façon dont la gauche vit la crise actuelle. Nous observons un double phénomène : d’un côté, les cercles dominants au niveau européen et mondial n’ont pas changé de politique bien qu’ils doutent en théorie que les choses puissent continuer comme par le passé. Ceci est valable tant dans la sphère économique que sur le terrain de la politique. Mais d’un autre côté, il n’y a eu aucune riposte, ni au niveau électoral ni au niveau social, de la part des forces de gauche. La plus grande crise économique depuis 1929 n’a pas amené d’importants réaménagements, sur le plan politique, en faveur des forces progressistes. En fonction de la conjoncture, dans certains pays européens, il s’est produit exactement le contraire. Comment expliquer ce paradoxe politique ?

Alexis Tsipras — En effet, la gauche, même si elle a confirmé, dans un premier temps, ses analyses sur les impasses du capitalisme néo-libéral, semble toutefois être sortie meurtrie et affaiblie par la crise. Il n’y a pas, à l’horizon historique, d’analyse linéaire qui relie la justification de ses points de vue avec la montée de sa dynamique dans toute l’Europe. La crise a une influence négative sur la gauche, elle aggrave son morcellement et ses multiples scissions. Il ne s’agit pas simplement d’un phénomène grec, il suffit de voir, par exemple, ce qui se passe en Italie.

(suite…)

Read Full Post »

Un entretien avec Jean-Luc Molins et Joëlle Roeye

Cet entretien a été réalisé à Paris le 26 décembre 2011 dans le cadre d’une enquête sociologique sur le militantisme syndical et les nouvelles pratiques managériales. Jean-Luc Molins, cadre supérieur à France Télécom, est secrétaire général de l’Union Fédérale des Cadres CGT-FAPT (au moment de l’entretien) et secrétaire national de l’UGICT-CGT. Joëlle Roeye, cadre à France Telecom, est l’actuelle secrétaire générale de l’Union Fédérale des cadres CGT-FAPT. 

Qu’est-ce qui vous frappe en général concernant l’évolution dans votre secteur des activités postales et de télécommunications au cours des dernières années ?

Joëlle Roeye – La donnée majeure est le passage d’une administration d’Etat des PTT à deux entreprises distinctes, La Poste et France Télécom. Ce processus de séparation, qui s’est accéléré avec la première loi de privatisation de France Télécom en 1996, marque le début d’une série de bouleversements qui opèrent dans un contexte d’ouverture à la concurrence. Dans le domaine des télécommunications, on assiste à la création de plusieurs opérateurs à côté de France Télécom tandis que le poids de l’encadrement ne cesse d’augmenter dans la composition du salariat. On remarque les mêmes tendances du côté postal où l’ouverture à la concurrence se manifeste à travers la création du Groupe La Poste, la transformation de La Poste en société anonyme et l’irruption de plusieurs nouvelles entreprises.

(suite…)

Read Full Post »

Συνέντευξη με τον Αλέξη Τσίπρα

Η συνέντευξη με τον Αλέξη Τσίπρα έγινε από το Μιχάλη Βακαλούλη στην Αθήνα στις 14 Μαρτίου 2011. Ο Αλέξης Τσίπρας είναι βουλευτής Α΄ Αθηνών και πρόεδρος της Κ.Ο. ΣΥΡΙΖΑ και του Συνασπισμού της Αριστεράς, των Κινημάτων και της Οικολογίας. Ο Μιχάλης Βακαλούλης ειναι καθηγητής Πολιτικών Επιστημών στο Université Paris 8, ειδικευμένος στα προβλήματα θεωρίας και μεθοδολογίας της συλλογικής δράσης στον ανεπτυγμένο καπιταλισμό.

— Το πρώτο κεντρικό ερώτημα αφορά στο πως βιώνει ο χώρος της Αριστεράς την σημερινή κρίση. Παρατηρούμε ένα διπλό φαινόμενο : από τη μια μεριά οι κυρίαρχοι κύκλοι σε ευρωπαϊκό και παγκόσμιο επίπεδο δεν έχουν αλλάξει πολιτική παρόλο ότι θεωρητικά αμφιβάλλουν αν τα πράγματα μπορούν να συνεχιστούν όπως στο παρελθόν. Αυτό ισχύει τόσο στη σφαίρα της οικονομίας όσο και στο πεδίο της πολιτικής. Από την άλλη όμως μεριά, δεν υπήρξε καμία αντεπίθεση σε εκλογικό ή σε κοινωνικό επίπεδο από τις δυνάμεις της Αριστεράς. Η μεγαλύτερη οικονομική κρίση μετά το 1929 δεν οδήγησε σε σημαντικές αναδιατάξεις σε επίπεδο πολιτικών συσχετισμών υπέρ των προοδευτικών δυνάμεων. Συγκυριακά, σε αρκετές χώρες, συνέβη ακριβώς το αντίθετο. Πως να εξηγήσουμε αυτό το πολιτικό γρίφο ;

Αλέξης Τσίπρας — Πράγματι η Αριστερά, αν και σε πρώτο επίπεδο δικαιώνεται σε ότι αφορά τις αναλύσεις της για την αδιέξοδη πορεία του νεοφιλελεύθερου καπιταλισμού, εν τούτοις φαίνεται να βγαίνει λαβωμένη και όχι ενισχυμένη από την κρίση. Δεν υπάρχει στο ιστορικό ορίζοντα μια γραμμική ανάλυση που να συνδέει την δικαίωση των απόψεων της με την άνοδο της δυναμικής της σε όλη την Ευρώπη. Η κρίση επενεργεί αρνητικά στην Αριστερά και επιτείνει το κατακερματισμό και τη πολυδιάσπασή της. Και δεν πρόκειται απλά για ελληνικό φαινόμενο, αρκεί να δει κανείς, για παράδειγμα, τι συμβαίνει στην Ιταλία.

(suite…)

Read Full Post »

Un entretien avec Marie-Jo Kotlicki

Cet entretien avec Marie-Jo Kotlicki a été réalisé le 6 septembre 2010. Marie-Jo Kotlicki est secrétaire générale de l’UGICT-CGT.

— Le syndicalisme de l’encadrement est un poste d’observation privilégié pour analyser l’impact de la crise sur les salariés et sur l’organisation du travail dans son ensemble. Quels sont les éléments qui vous frappent à cette occasion ?

Marie-Jo Kotlicki — Paradoxalement, la crise fonctionne comme un révélateur pour faire réfléchir individuellement et collectivement les salariés, et notamment les cadres, sur les logiques de gouvernance de l’entreprise en vigueur. Je dis paradoxalement parce que l’on pourrait croire que la crise a produit un effet rouleau compresseur, le renforcement de l’individualisme, le repli sur soi, etc.

Mais on observe l’effet inverse. L’encadrement s’interroge sur les fondamentaux de son action. Il a fait peu ou prou ce qu’on lui avait demandé de faire : la logique court termiste, la valorisation de la financiarisation, le management à la hussarde avec des coupes sombres dans les effectifs.

(suite…)

Read Full Post »

Un entretien avec Michel Sapin (PS)

Cet entretien avec Michel Sapin a été réalisé le 28 octobre 2009. Michel Sapin est député socialiste, secrétaire national de la commission économique du PS. Il a été ministre délégué auprès du ministre de la Justice (mai 1991 – avril 1992, gouvernement Édith Cresson), ministre de l’Économie et des Finances (avril 1992 – mars 1993, gouvernement Pierre Bérégovoy) et ministre de la Fonction publique et de la Réforme de l’État (gouvernement Lionel Jospin)

— Qu’est-ce qui vous frappe dans la gestion gouvernementale de la crise actuelle ?

Michel Sapin — Ce qui est frappant, c’est le décalage entre le discours et la réalité. Il y a un discours officiel sur la « dureté » ou les « méfaits » du capitalisme qui reprend, sur certains points, des mots, des idées, des intonations, parfois des expressions enflammées dans lesquels on pourrait parfaitement se reconnaître. C’est un discours politique dramatisant qui, par moments, emprunte son lexique au patrimoine de la gauche.

Or, comme toujours en politique, il faut écouter les discours, mais surtout, juger sur des actes. Et du point de vue des actes, je m’aperçois que c’est fondamentalement une politique immobile : rien n’a véritablement changé.

(suite…)

Read Full Post »

Un entretien inédit avec Claire Villiers (2004)

Claire Villiers nous a quittés le 3 décembre 2010 des suites d’une longue maladie. Elle était cofondatrice d’Agir contre le chômage (AC!) et ancienne vice-présidente de la région Île-de-France, élue sur la liste de la gauche populaire et citoyenne. Nous reproduisons ici en hommage un entretien inédit sur les rapports des mouvements sociaux au politique, réalisé le 6 avril 2004, qui garde toute son actualité.

Pour commencer, quelques mots concernant le passage du militantisme associatif au militantisme politique.

Claire Villiers — Une petite précision, j’ai toujours un bagage syndical et associatif. J’insiste sur ce point parce que cette articulation fait l’originalité d’un certain nombre d’engagements militants, dont le mien. Si le syndicalisme avait mieux analysé la question du chômage et l’importance extrême d’organiser les chômeurs, probablement je n’aurais jamais été militante associative mais militante syndicale travaillant sur ce terrain.

Il existe de nombreux militants aujourd’hui qui ont une expérience associative parce que le syndicalisme a abandonné certains lieux de combat. D’une certaine manière, la forme associative est une forme par défaut. Quand on parle de nouveaux mouvements sociaux, il faudrait regarder quels sont les terrains sur lesquels ils interviennent. Je suis convaincu qu’ils interviennent sur les omissions propres du syndicalisme.

(suite…)

Read Full Post »

Un entretien avec Paul Boccara

Cet entretien avec Paul Boccara a été réalisé le 7 mai 2009. Paul Boccara est économiste, maître de conférences honoraire en sciences économiques et agrégé d’histoire.

— Pour analyser les crises structurelles du capitalisme, vous utilisez dans vos travaux le concept de suraccumulation-dévalorisation du capital. Vous êtes également un des premiers économistes en France à utiliser le concept de régulation. Peut-on considérer crise et régulation comme étant des concepts complémentaires pour expliquer le fonctionnement du capitalisme à travers l’histoire ?

Paul Boccara — Depuis longtemps, je ne parle plus de crise structurelle mais plutôt de crise systémique. Aujourd’hui, c’est une expression qui est en train de monter. Karl Marx parle de l’étude du système de l’économie bourgeoise. Quelle est la différence ? Un système comprend, selon, moi trois dimensions interdépendantes. Le premier ensemble est la structure qui renvoie aux rapports sociaux de production, terme que Karl Marx lui-même a emprunté à Richard Jones.

(suite…)

Read Full Post »

Un entretien avec Michel Aglietta (CEPII)

Cet entretien avec Michel Aglietta a été réalisé le 6 mai 2009. Michel Aglietta est économiste, professeur des universités (Université Paris X Nanterre), conseiller scientifique au Centre d’Études Prospectives et d’Informations Internationales (CEPII).

— Vous êtes un des principaux fondateurs de l’école française de la Régulation. À partir d’une théorisation du mode de développement fordiste, qui représente un cadre historique relativement stable renvoyant à l’articulation d’un régime d’accumulation intensive et d’un mode de régulation monopolistique, vous avez proposé une périodisation qui éclaire l’histoire récente du capitalisme. Au cœur du modèle de développement se trouve le rapport salarial qui renvoie à l’usage et à la reproduction de la force de travail à travers des formes institutionnelles et des normes juridiques. Or, l’efficacité du modèle fordiste qui a conditionné la forte croissance des économies dans la période de l’après guerre commence à s’estomper à partir du milieu des années 1970. Quels sont selon vous les facteurs qui déterminent l’entrée en crise du fordisme ?

Michel Aglietta — Mon intention n’était pas de construire une théorie intermédiaire mais une théorie fondamentale. Dans une vision braudélienne, il s’agissait de penser le mouvement historique du capitalisme comme une co-évolution des institutions et des structures, en articulant l’existence d’une multiplicité de formes capitalistes avec la possibilité d’un principe de transformation. En fait, le capitalisme est fondé sur une double séparation. La première est liée aux caractéristiques du rapport marchand et à l’opposition privé-social qui en découle. La méconnaissance des besoins réciproques que l’on peut produire pour contribuer à la société et de ce que l’on désire en tant que participant à la société conduit à porter la monnaie comme lien social fondamental. Le rapport de valeur met en question le fondement de l’individualisme méthodologique qu’est l’utilité-rareté.

(suite…)

Read Full Post »

Un entretien avec Frédéric Dabi (IFOP)

Cet entretien avec Frédéric Dabi a été réalisé le 22 janvier 2010. Frédéric Dabi est directeur du Département d’Opinion et Stratégies d’Entreprise de l’IFOP.

— À partir de vos études d’opinion, comment les Français ont-ils vécu l’avènement de la crise économique actuelle que de nombreux commentateurs considèrent comme la plus grande depuis celle du 1929 ?

Frédéric Dabi — Il serait utile de s’inscrire en rupture par rapport aux divers commentaires faits à chaud. Il est vrai que les médias ont beaucoup mis en avant la séquence de la crise financière qui aurait sidéré l’opinion d’autant plus vivement que les gens ne la vivaient pas concrètement. Cette période où la crise est omniprésente dans les esprits mais encore virtuelle dans la vie quotidienne est la meilleure du point de vue de la popularité pour le sarkozysme. Le président de la République apparaît sous un jour protecteur, comme un capitaine à la barre remettant de l’ordre dans le système bancaire et financier. C’est à partir du moment où la population ressent les conséquences de la crise, notamment le retour d’un chômage de masse dont on en mesure encore les effets, que les critiques à l’encontre du pouvoir exécutif gagnent en ampleur et en virulence.

(suite…)

Read Full Post »

Un entretien avec Fabienne Pourre

Cet entretien avec Fabienne Pourre a été réalisé le 2 octobre 2009. Fabienne Pourre est secrétaire de section de Vitry Sur Seine et membre au Comité exécutif national du PCF, responsable du travail des communistes dans les quartiers populaires.

— Quels sont les éléments qui vous frappent concernant l’évolution politique en France un an après l’enclenchement de l’actuelle crise économique et financière ?

Fabienne Pourre — Par delà les multiples résistances contre la politique gouvernementale, ce qui me frappe le plus est le décrochage populaire qui s’opère, au sens large du terme, avec la sphère politique. C’est une donnée fondamentale de la période actuelle, y compris à l’égard du sarkozysme qui n’est pas en aussi bonne santé qu’on le croyait quelques mois auparavant.

Par contre, comme il demeure un énorme vide dans la proposition politique à gauche, l’adhésion au projet de Nicolas Sarkozy est une adhésion par défaut. Il faut admettre que ce projet est intelligent. Il part réellement des problèmes tels que les gens les vivent et les disent dans la rue – c’est un des aspects de sa force – pour arriver à formuler des proposions qui leur semblent d’évidence répondre à leur problèmes. Mais il ne suscite pas de véritable adhésion militante.

L’autre trait majeur de la conjoncture, c’est la contradiction entre l’avènement d’une crise énorme qui apparaît ouvertement aux yeux de tout le monde comme une crise du système capitaliste et l’absence de perspectives de changement profond. On aurait pu croire à cette occasion qu’une fenêtre d’opportunité allait s’ouvrir pour les forces de la transformation sociale. Pourtant, il ne se passe rien. On a l’impression que la majorité de la population vacille entre l’attentisme et la colère.

Lire la suite sur le site de la Fondation Gabriel Péri.

Read Full Post »

Older Posts »